Colomba d’Iona – Saint moine d’Irlande

Saint Colomba est né en 521 sous le nom royal de « Criamtham ». C’est en effet un prince de la maison des O’Neill de Tir Conail dans l’actuel Comté de Donegal en Irlande. Il est le fils de « Feidlimid mac Fergus Cendfota mac Conall Gulban », son ancêtre est le fondateur éponyme du Cenél Conaill. Ce dernier est lui-même l’un des fils de l’Ard ri Érenn Niall Noigiallach. Par sa grand-mère, Erca, fille de Loarn mac Eirc, le fondateur du Cenél Loairn, il est également apparenté aux rois de Dal Riada. Par ses origines, il est représentatif du haut Moyen Âge irlandais où la réalité du pouvoir est détenue par les abbés issus des familles princières et perpétuant la société clanique de l’ïle.

Connu sous le nom ecclésiastique de Colomba c’est-à-dire « Colombe (de l’église) », il entre à l’Abbaye de Clonard sous la direction de saint Finian et aurait fondé selon la tradition plusieurs écoles et monastères en Irlande : à Derry en 545, Durrow en 553 et Kells en 554.

Colomba fut peut-être poussé à l’émigration par son zèle missionnaire mais également exilé, sans doute pas comme le veut la légende, pour avoir exécuté et emporté sans l’accord de Finnian de Moville, la copie d’un précieux manuscrit romain, mais plutôt pour des raisons politiques liées à son rôle dans les rivalités qui opposaient les membres de la famille royale. Ces rivalités avaient abouti en 561 à la sanglante bataille de Cúl Dreimne entre les O‘ Neill du Nord et l’Ard rí Érenn Diarmait mac Cerbaill (544-565) et à l’excommunication de Colomba par un synode. Il est pardonné lors d’un autre synode réuni à Teltown dans le comté de Meath mais doit s’exiler immédiatement.

Dans ce contexte, son influence ne fut pas uniquement spirituelle mais aussi fortement politique. Condamné, toujours selon la légende, à « convertir autant de nouveaux chrétiens qu’il en était morts par sa faute », il s’installe avec douze compagnons en 563 sous la protection du roi Conall mac Comgaill de Dal Riada sur la petite île de Iona, ancien lieu sacré des druides, située au large de l’île de Mull et il en fait une plaque tournante de ses missions et interventions, tant au royaume de Dal Riada que chez les Pictes.

En s’enfonçant vers le nord par le Great Glen, il dompte selon la légende le monstre qui hantait déjà les rives du Loch Ness et réussit à traiter avec les druides (magus) qu’il rencontre à la cour du roi Brude et dont le principal Broichan était le propre père nourricier du souverain.

La conversion, la neuvième (la huitième selon la Chronique Picte) année de son règne, des pictes et du roi Brude, pourtant issu d’une famille brittonique théoriquement déjà chrétienne, et dont le père putatif aurait fait l’objet des anathèmes de Gildas est passée sous silence par Saint Adomnan biographe du saint, mais mise au crédit de Colomba par la Chronique Picte et sous entendue par Bède le Vénérable :

« Colomba arriva en Bretagne la neuvième année du règne de Bruide, fils de Maelchon, roi très puissant de la nation des pictes. Et par sa prédication, autant que par son exemple, il convertit cette nation à la foi du Christ. Sur quoi il reçut des Pictes une île, dont il a été question plus haut pour y édifier un monastère. »

Selon Adoman, l’hagiographe du saint, outre Bruide le roi des Pictes, quatre rois contemporains ont une grande importance aux yeux de Colomba : Diarmait mac Cerbaill roi de Tara, Oswald de Northumbrie, Áedán mac Gabráin roi du Dal Riada en Écosse et Áed Sláine. Colomba entretient également des relations amicales avec Rhydderch Hael le roi de Strathclyde qui régnait à cette époque à Alclut.

L’abbé Colomba joue également un grand rôle dans le royaume de Dal Riada. Il use de son influence pour couronner roi à Iona Áedán mac Gabráin, en conformité avec les règles de la tanistrie pratiquées dans les royaumes irlandais, mais au détriment des droits d’Eòganán mac Gabráin, le pieux fils aîné de Gabhran, écarté de la royauté par le saint qui lui était pourtant favorable à la suite de l’intervention d’un ange.

En 575, le nouveau roi, accompagné de saint Colomba, participe au concile de Druim Ceat (Comté de Derry), en Irlande, où le Dal Riada écossais est reconnu indépendant par le futur Ard rí Érenn Áed mac Ainmerech du Cenél Conaill des O’Neill du Nord, sous réserve qu’il le soutienne toujours dans les conflits purement irlandais.

Saint Adomnan rapporte qu’un jour, le roi des Scots demanda à saint Colomba lequel de ses trois fils aînés, Artuir, Eochaid Find ou Domangart, devrait selon lui succéder à sa mort. L’évêque répondit qu’aucun d’eux ne régnerait jamais car ils seraient tous tués au combat. Le saint demanda alors au roi de faire venir ses plus jeunes fils et lorsque Eochaid Buide, quatrième héritier mâle, se présenta devant lui, il le bénit et déclara à son père : « Voilà celui qui te survivra ! »

L’Abbaye d’Iona aujourd’hui

PRIERE A NOTRE PERE PARMI LES SAINTS COLUMBA D’IONA

Illustre fils de l’Irlande et moine d’Ecosse* O notre père saint Columba d’Iona* Tu fus sur cette terre un pèlerin de Dieu* Sur les racines du monachisme oriental* Tu fis pousser le surgeon de la celtitude* Et tu montras par ton existence exemplaire* Les plus hautes vertus que la grâce confère*

Toi qui vécus dans le monde d’éternité* Intercède pour nous tous dans le temps présent* Et que ta prière comme l’eau du rocher* Perce la pierre de notre cœur endurci* Afin qu’y pénètre la prière incessante* Et qu’un jour nous soyons rendus dignes de parvenir* Au Royaume de la Très Sainte Trinité* Où retentit à jamais le Chœur des élus* Du Père et de Son Fils et du Très Saint Esprit* Maintenant et toujours et aux siècles des siècles* Amen !

Acathiste :

Kondakion 1

Illustre rejeton de la maison de Neil* Tu vis le jour dans le Comté de Tyrconnel* Et dès l’enfance tu te dirigeas vers Dieu* C’est pourquoi nous nous écrions en ton honneur :

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Ikos 1

Tu compris dès ton jeune âge que notre vie* N’est que le prologue de la vie éternelle* Et tu fus sur la terre cheminant aux Cieux* Dans l’attente orante du royaume de Dieu* Et les Anges sur ta jeune âme s’exclamèrent :

Réjouis-toi Héritier de l’Irlande sainte

Réjouis-toi Fleuron de L’Eglise celtique

Réjouis-toi Enfant de la pure oraison

Réjouis-toi Initiation précoce à Dieu

Réjouis-toi Lignée commençante des moines

Réjouis-toi Fils qui regarde vers le Père

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Kondakion 2

Embrasé par l’amour fou de notre Seigneur* Illuminé par la clarté de la Parole* Tu cultivas le détachement de ce siècle* Et te consacras tout entier à la vie sainte* Sans cesse louant Dieu et

chantant vers Son Trône : Alléluia !

IKOS 2

Lors sous l’égide du Saint évêque Finian* En parfaite pureté de corps et d’esprit*Tu étudias à la perfection l’Ecriture* Et tu t’adonnas aux pratiques ascétiques* Emus par ta ferme vocation nous chantons :

Réjouis- toi Amant du seul Amour de Dieu

Réjouis-toi Lecteur de la seule Ecriture

Réjouis-toi Consécration vivante au Christ

Réjouis-toi Ascèse incarnée dans l’Esprit

Réjouis-toi Appel ardent vers la lumière

Réjouis-toi Offrande pure immaculée

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Kondakion 3

Progressant dans la sagesse et la Vie en Christ* Tu marchas vaillamment sur la voie du salut* Ne ménageant ni ta peine ni tes efforts* Accentuant la ressemblance avec le Maître* Vers lequel tout souffle s’écrie avec ferveur : Alléluia !

Ikos 3

Tu fus bientôt jugé digne d’être ordonné*Vêtu de la solennité du sacerdoce* Tu fus plus encore un modèle de piété* Un exemple de vertu et de sacrifice* Que nous voulons louer par ces acclamations :

Réjouis-toi Image de Melchisédech

Réjouis-toi Témoin du pieux sacrifice

Réjouis-toi Chantre impeccable de l’Eglise

Réjouis-toi Canal suave de la grâce

Réjouis-toi Louange insigne des saints moines

Réjouis-toi Paradigme de la prêtrise

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Kondakion 4

Luminaire éclairant les choses de la foi* Tu attiras vers la lumière des disciples* Et tu fondas le monastère de Dair-Magh* Et dans cette ruche sainte coula le miel* De la parfaite vie monastique d’Irlande : Alléluia !

Ikos 4

T’inspirant de tes prédécesseurs d’Orient* Tu composas pour tes religieux une règle* Afin de pouvoir les mener plus sûrement*Dès ici bas vers les beautés de l’autre Vie* Phare de l’ascèse vers qui nous proclamons :

Réjouis-toi Père soucieux de tes disciples

Réjouis-toi Ligne tracée vers le salut

Réjouis-toi Encens fragrant du monachisme

Réjouis-toi Imitateur de saint Antoine

Réjouis-toi Représentant de Saint Pacôme

Réjouis-toi Emule des saints de jadis

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Kondakion 5

En père véritable tu ne fis jamais* Acception de personne dans ton existence* Et tu repris le roi Dermot pour sa conduite* Mais il n’ouit point le Christ qui parlait par toi* Alors tu dus prendre le chemin de l’exil : Alléluia !

Ikos 5

Emmenant avec toi douze de tes disciples* Tu quittas alors la verte Erin pour l’Ecosse* Où Tu défrichas les ronces du paganisme* Où tu convertis par ton zèle pieux les Pictes* Et nous louons ainsi ton zèle apostolique :

Réjouis-toi Qui défis tous les dieux païens

Réjouis-toi Qui semas le Christ dans les cœurs

Réjouis-toi Qui prêchas par ta seule vie

Réjouis-toi Missionnaire de la Vérité

Réjouis-toi Reflux du règne de Satan

Réjouis-toi Douceur de la persuasion

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Kondakion 6

Les Pictes reconnaissants pour ton œuvre sainte* T’offrirent en apanage l’île d’Iona* Qui fut attachée à ton saint nom* Tu y fondas de nombreuses communautés* Où l’on chantait sans cesse vers le Dieu Très Haut : Alléluia !

Ikos 6

Père des moines d’Ecosse et modèle saint* Tu fus pour tous tes fils un exemple sacré* Observant la plus grande des austérités* Dormant au sol une pierre pour oreiller* Tandis que les ascètes du ciel te disaient :

Réjouis-toi Icône des vertus christiques

Réjouis-toi Illustration du monachisme

Réjouis-toi Expression de la Vie Divine

Réjouis-toi Ascèse pure de l’Amour

Réjouis-toi Modèle de la charité

Réjouis-toi Reflet de la sainte kénose

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Kondakion 7

Tu sanctifias le temps sans cesse le donnant* Par le jeûne strict la prière et l’oraison* A Celui qui premier nous accorda la Vie* Et ta prière fut sans discontinuer* Comme un encens d’agréable odeur devant Dieu : Alléluia !

Ikos 7

Malgré l’austérité de ta vie monastique* Tu montrais un visage rayonnant de Joie* Signifiant par la même que le seul bonheur* Vient pour nous par Celui qui mourut sur la croix* Ta Charité reçoit à présent nos louanges :

Réjouis-toi Vive allégresse du Royaume

Réjouis-toi Jubilation de la Parole

Réjouis-toi Ravissement dans l’Au-delà

Réjouis-toi Exaltation de la prière

Réjouis-toi Exultation des pieux devoirs

Réjouis-toi Ivresse des noces mystiques

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Kondakion 8

Ton être empreint d’un calme inaltérable* Ton visage rayonnant de la pure grâce* Témoignèrent grandement de l’élection divine* Tes miracles devinrent comme grains de sable* Et les fidèles rendaient grâce à Dieu disant : Alléluia !

Ikos 8

La gloire divine éclata dans tes actions* Et tu jouis d’une telle autorité* Que les rois mêmes venaient te consulter* Aidan voulut recevoir de toi sa couronne* Du serviteur du Christ-Roi à qui nous clamons :

Réjouis-toi Que Dieu glorifia ici-bas

Réjouis-toi En qui l’Esprit se réjouit

Réjouis-toi Qui fis briller l’Autre Soleil

Réjouis-toi Scintillement de l’oraison

Réjouis-toi Fragrance des bonnes actions

Réjouis-toi Force du Christ dans la douceur

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Kondakion 9

Toi qui vécus sur notre terre comme au Ciel* Tu possédais aussi le don de prophétie* Et souventes fois les mystères du Royaume* Furent dévoilés devant ton âme fervente* Ce dont tu rendis grâce à Dieu en Lui chantant : Alléluia !

Ikos 9

Tu vivais seulement dans le temple du Seigneur* Au sein du temps aboli de l’éternité* Et ton regard plongé dans le monde divin* Observait soudain les lisières du futur* Dans l’éternel présent de Dieu où nous disons :

Réjouis-toi Vision des célestes demeures

Réjouis-toi Appréhension de l’ineffable

Réjouis-toi Contempteur des valeurs du siècle

Réjouis-toi Contemplateur du Paradis

Réjouis-toi Borne qui indique l’Esprit

Réjouis-toi Frontière du règne intangible

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Kondakion 10

Par l’exemple insigne de ta vie consacrée* A l’instar du Maître tu sus manifester* A tous les chrétiens qui vivaient auprès de toi* Amour Charité et sollicitude sainte* Leur apprenant à clamer sans cesse vers Lui : Alléluia !

Ikos 10

Adamnan écrivant ta chronique sacrée* Livre à nos cœurs émerveillés la longue liste* Des miracles que Dieu manifesta par toi* Dans tes prophéties qui furent vérifiées* Ta vie est mémoire de grâce et nous chantons :

Réjouis-toi Imitateur du Maître Christ

Réjouis-toi Thaumaturge par ta prière

Réjouis-toi Visionnaire de l’autre monde

Réjouis-toi Guérisseur des âmes et des corps

Réjouis-toi Havre de tous les malheureux

Réjouis-toi Recours des chrétiens dans l’épreuve

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Kondakion 11

Tu passas ainsi cette vie bienheureuse* Quatre ans avant ta paisible dormition* Le Seigneur te favorisa d’une vision* Et te jugea digne d’une révélation* Les anges du Très Haut descendirent vers toi : Alléluia !

Ikos 11

Ces anges t’apprirent que le Sauveur du monde* Emu des prières qui montaient vers Son Trône* Demandant la poursuite de ta vie sur terre* Prolongeait ton existence de quatre années* Tu pleuras de reconnaissance et nous disons :

Réjouis-toi Preuve tangible de la foi

Réjouis-toi Incarnation de l’oraison

Réjouis-toi Louange du recueillement

Réjouis-toi Elévation de la ferveur

Réjouis-toi Gloire de la contemplation

Réjouis-toi Exaltation de la piété

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Kondakion 12

Tu poursuivis doucement l’œuvre de salut* Offrant sans cesse ta vie pour tes religieux* Et augmentant les moissons de notre Seigneur* Joignis au troupeau des brebis spirituelles* Les âmes de ceux qui psalmodient vers les cieux : Alléluia !

Ikos 12

Un dimanche tu dis à Diermit ton disciple* Ce jour est le sabbat c’est-à-dire le repos* Il le sera véritablement pour mon âme* Car voici le jour de la fin de mes travaux* Et tu fus à l’église où l’on chante à présent :

Réjouis-toi Qui connus l’heure du Salut

Réjouis-toi Qui gardas la prière du cœur

Réjouis-toi Qui combattis le bon combat

Réjouis-toi Qui vainquis Satan et le monde

Réjouis-toi Accomplissement de la Voie

Réjouis-toi Ornement de la Sainte Eglise

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Kondakion 13

Ayant communié aux saints mystères du Christ* Tu donnas ta bénédiction à tes disciples* Et t’endormant paisiblement dans le Seigneur * Tu naquis au Ciel objet de toute espérance* Tandis que la litanie des saints psalmodiait : Alléluia ! Alléluia ! Alléluia ! ( ce kondakion est lu 3 fois)

Ikos 1

Tu compris dès ton jeune âge que notre vie* N’est que le prologue de la vie éternelle* Et tu fus sur la terre cheminant aux Cieux* Dans l’attente orante du royaume de Dieu* Et les Anges sur ta jeune âme s’exclamèrent :

Réjouis-toi Héritier de l’Irlande sainte

Réjouis-toi Fleuron de L’Eglise celtique

Réjouis-toi Enfant de la pure oraison

Réjouis-toi Initiation précoce à Dieu

Réjouis-toi Lignée commençante des moines

Réjouis-toi Fils qui regarde vers le Père

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

Kondakion 1

Illustre rejeton de la maison de Neil* Tu vis le jour dans le Comté de Tyrconnel* Et dès l’enfance tu te dirigeas vers Dieu* C’est pourquoi nous nous écrions en ton honneur :

Réjouis-toi ô saint Columba d’Iona !

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